Description
Avant de vous décrire comment je choisis la viande de bonne qualité, je vais vous expliquer pourquoi. Au début, j’étais plutôt végétarien, avec toute cette philosophie végane qui consiste à ne pas tuer et maltraiter les animaux qui, en dehors de l’intelligence, ne sont pas si différents de nous. De la même façon que les moines tibétains refusent de tuer les moustiques qui leur pompent pourtant le sang, je refuse de tuer les araignées, car elles mangent les moustiques.
Mais, au bout d’une année à consommer notre carburant d’origine en excluant pour des raisons philosophiques les protéines animales, j’ai commencé à me lasser de toutes ces protéines végétales, comme si quelque chose me manquait qui m’empêchait d’apprécier pleinement leur saveur. C’était bien le manque de viande. Chaque fois que je passais devant une boucherie, l’odeur de viande crue me paraissait tellement parfumée et attirante que je me suis demandé si je pouvais juste essayer pour voir si j’allais tomber malade. Il s’est passé tout le contraire. Mon besoin était tellement grand que chaque bouchée de viande crue m’a procuré une jouissance qui a dépassé même le sens du goût. C’était comme si toute ma tête était remplie de cette bouchée de viande qui me transmettait son énergie et ses nutriments. Et les effets irradiants étaient également au rendez-vous et ils ont fait vibrer mon corps à l’unisson avec l’énergie de cette saveur pendant quatre heures.
Évidemment, je n’ai ressenti aucune lourdeur digestive. Au contraire, j’ai remarqué que, comme pour les chats qui ont un intestin beaucoup plus court pour évacuer très vite la viande dans leurs selles, mon corps avait tendance à accélérer son transit.
Alors, sur le plan philosophique, j’ai dû revoir ma copie. Et à présent, je me dis que s’il existe des lions qui ont le droit de tuer des gnous et qu’il y a pratiquement un prédateur pour chaque espèce vivante dans la nature, pourquoi serions-nous la seule espèce vivante à ne pas avoir le droit de tuer pour survivre ?
De nature plutôt pacifiste, je ne pense quand même pas que quand la Bible dit : « Tu ne tueras point » cela veut dire « toutes formes de vies ». Sinon, nous ne pourrions même plus manger de légumes. Car peut-être ne le savez-vous pas, mais en plaçant des détecteurs autour de leurs tiges, on peut connaître les émotions des plantes. Comme nous, elles ressentent la peur de mourir. Donc, lorsque l’on mange un légume, on est bien en train de tuer un être vivant qui a une forme de conscience.
Je pense que le bon raisonnement consiste à se demander avec quelles espèces vivantes nous sommes en symbiose, que ce soient des plantes ou des animaux. Notre carburant d’origine ne doit pas rompre l’équilibre durable entre les espèces. La prédation permettant leur régulation, tout est donc une question de proportion.
Pour le comprendre, il faut savoir qu’après s’être nourri avec de la viande, il peut se passer une semaine ou plus avant de retrouver l’envie d’en manger. La viande crue ne pouvant attirer que lorsque l’on en a vraiment envie. Donc, tant que la viande sera cuite ou grillée pratiquement tous les jours et à toutes les sauces, personne ne pourra savoir combien nous en avons vraiment besoin.
La faute de notre civilisation, qui a rompu l’équilibre écologique entre les espèces et les plantes, ce n’est pas d’avoir choisi de consommer de la viande, mais c’est d’avoir cuit tous les aliments pour les rendre plus facile à manger sans se soucier de nos véritables besoins nutritionnels. Et désormais nous mangeons de la viande dans des proportions intenables, tant à l’échelle macroscopique (comme la déforestation) que microscopique. Alors qu’un boeuf élevé en permaculture peut fertiliser les vergers avec son fumier tout en broutant en alternance dans différents champs. Le cahier des charges étant très précis, le boeuf ne doit manger que de l’herbe et ne doit jamais avoir été nourri avec quelque chose de cuit. Et il doit encore moins recevoir des protéines animales, des hormones de croissance ou des antibiotiques.
Certains bouchers que je connais hésitent même à abattre les boeufs qu’ils ont élevés, car ils se sont tellement attachés à eux qu’il leur arrive de prolonger l’échéance de quelques mois, voire de plusieurs années. Cela n’a donc rien à voir avec l’élevage intensif. C’est la volonté de produire beaucoup moins au profit de la qualité gustative.
Pour vous donner une idée des espaces naturels utilisés, pour une personne qui consomme désormais notre carburant d’origine, la consommation annuelle de viandes passe de quatre-vingts à vingt kilos, ce qui fait diminuer la surface des champs destinés à l’élevage de deux mille mètres carrés à cinq cents mètres carrés, soit mille cinq cents mètres carrés d’économies de déforestation, à quoi il faut ajouter les trois mille mètres carrés de reforestation pour planter tous les arbres fruitiers pour assurer la production de quatre kilos de fruits par jour.
Donc, une fois que toute cette démarche intellectuelle aura fait son chemin, ce qui peut prendre un certain temps, le jour où vous souhaiterez vérifier par vous-même si ce que je vous ai raconté est vrai, il faudra commencer par vous assurer que l’élevage est correctement fait, sans vous fier aux arguments commerciaux du boucher.
Sachez qu’il est préférable de choisir de la viande de bison, certains élevages commencent à voir le jour, de lamas ou toute autre viande d’animaux plus sauvages, car le boeuf a été tellement sélectionné pour être plus facile à manger qu’on a tendance à dépasser la dose dont notre corps a vraiment besoin.
De toute façon, je rappelle que cette question ne va pas se poser au début car, comme nous le verrons au chapitre 7, la première étape de découverte consiste à ne manger qu’un repas de fruits par jour, tout en continuant vos autres repas habituels.
Il est donc tout à fait possible de contribuer à la reforestation de la planète et de bénéficier du bien-être que procurent des véritables repas de fruits quotidiens sans être obligé de remettre en question toute votre alimentation, si vous ne souhaitez pas progresser dans les étapes vers un retour complet à notre carburant d’origine.
Mon témoignage concernant les protéines animales et les légumes de notre carburant d’origine vous parlera beaucoup plus une fois que vous aurez rempli les conditions pour franchir la deuxième étape de confirmation, avec des repas de légumes, et la troisième étape de connaissance, avec des repas de protéines, car certains aliments de l’alimentation traditionnelle devront progressivement être éliminés pour pouvoir apprécier le véritable goût des aliments sous leur forme naturelle.
En tout cas, et en ce qui me concerne, j’ai déjà découvert que je préfère largement consommer la viande qui a subi une certaine maturation. La date limite de conservation de la viande du commerce ne dépasse pas quelques jours, ce que je peux comprendre vu le taux d’humidité d’une barquette, mais lorsqu’il s’agit d’une viande qui répond aux critères de qualité que je viens de décrire, il est possible de la conserver bien plus longtemps.
Chez moi, je dédie un réfrigérateur uniquement pour la conservation de la viande à une température de 2°C. Ce qui fait que je n’ai pas à ouvrir la porte en permanence pour prendre d’autres aliments. Ainsi, je maintiens une très faible hydrométrie et la viande a plutôt tendance à sécher qu’à pourrir. Il est donc important d’acheter des grosses pièces et non des tranches qui durcissent trop rapidement
Au moment des repas, je coupe au couteau des petits morceaux de la grosse pièce en alternant entre les parties extérieures, qui ont commencé à se raffermir, les parties intérieures plus tendres et les parties avec du gras que j’aime tout particulièrement.
Je mange entre trois cents et cinq cents grammes de viande au cours d’un repas et ce, en moyenne, une fois par semaine ou tous les quinze jours.