Approche philosophique

Sur notre planète, deux jeux se déroulent en même temps : celui de la nature qui propage la vie depuis des milliards d’années et celui de notre civilisation qui s’amuse, conçoit et échange des biens et des services.

Nous pouvons constater que la civilisation a fait de la nature son terrain de jeu, mais que tout le monde n’a pas les mêmes règles, ce qui fait que nous sommes en train de tuer la nature et la mort de la nature nous tue.

La question est donc de savoir si nous devons continuer à vivre notre vie aux dépens de notre corps et de la nature en nous disant que nous finirons tous par mourir un jour, quoi que nous mangions. Il y a deux réponses possibles selon que l’on se situe dans la catégorie de ceux qui préfèrent profiter de la vie ou dans celle de ceux qui préfèrent la préserver.

Le propre de l’être humain, c’est d’avoir le choix entre faire le bien ou le mal à son propre corps et aux autres au nom du profit. Avec la COVID-19, nous constatons pour la première fois que nous n’avons plus le droit de nous faire du mal en nous exposant au virus puisqu’il est interdit de se rendre dans les endroits où il se trouve : les boîtes de nuit, les concerts, les stades et même la rue le soir, si la ville a décrété un couvre-feu. On nous interdit donc de tomber malade, pour ne pas être un vecteur de transmission pour d’autres qui pourraient en mourir et pour éviter le coût social d’un nouveau confinement.

En suivant ce raisonnement, on peut se demander si un jour il ne sera pas interdit de fumer devant quelqu’un d’autre. En dehors des risques liés au tabagisme passif, cela peut être aussi le risque de succomber à son tour au tabagisme et peut-être découvrirons-nous que le coût des soins de toutes les maladies causées par les fumeurs est plus élevé que celui du coronavirus puisqu’elles causent soixante-quinze mille morts chaque année en France. Il en va de même pour l’alcool, car si l’on regarde le coût social des accidents, des violences conjugales, et des maladies qui y sont liées, on pourrait aussi l’interdire, comme le font d’autres pays ou comme l’ont fait les États-Unis, en 1919. Dans la continuité, on devrait alors interdire les fast-foods pour combattre l’obésité, et les grillades, puisqu’il est à présent démontré scientifiquement qu’elles sont cancérigènes, le cancer et l’obésité étant responsables de plus de morts que la COVID-19.

Du fait de l’augmentation des frais sociaux et médicaux engendrés par les maladies et accidents causés par le mal que l’on peut se faire à soi-même, les autres doivent payer plus de charges et d’impôts, mais, de plus, comme nous vivons dans un monde interdépendant, cela se propage également dans la nature qui subit par exemple la déforestation.

Mais si les États-Unis ont de nouveau légalisé la consommation d’alcool, c’est parce qu’ils ont compris que l’interdiction n’était pas la solution. Ça ne fait qu’augmenter le marché noir qui prive l’État des taxes qui peuvent servir à aider des gens. D’une façon générale, plus on interdit quelque chose qui peut faire du mal, que ce soit à soi-même, aux autres ou à l’environnement, plus on a envie de le faire, à cause du profit qu’on ne veut pas perdre. Sauf, peut-être, depuis le confinement planétaire qui a fait prendre conscience que notre environnement peut nous être hostile et qu’il est devenu obligatoire de renoncer à beaucoup de libertés juste pour survivre…

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