Approche sociale

L’approche sociale est strictement la même tant qu’il n’y a pas de repas à partager.

Dans mon travail et avec mes relations, je me débrouille toujours pour esquiver les invitations et ça se passe généralement toujours bien. Quand je n’ai pas le choix, je préfère les restaurants, car en en choisissant un qui propose des huîtres, je m’en sors. Je dois tout de même prévoir plusieurs semaines d’abstinence pour être certain d’en avoir envie. Je peux alors en faire un plat de résistance qui ne choquera pas les autres. Quand c’est possible, je demande même qu’elles ne soient pas ouvertes, ce qui va m’occuper un peu plus longtemps, d’autant plus que j’en mange une vingtaine en moyenne puisque dans les restaurants il y a rarement des huîtres de calibre 1. De plus, les écaillers jettent toujours les nerfs, alors que c’est une des parties que je préfère.

Je pourrais aussi commander une salade non assaisonnée et non mélangée, mais ce serait un sacrifice pour moi de manger des feuilles qui ont trempé dans l’eau et qui sont dépourvues de toutes les saveurs dont je profite quand je peux en manger une entière. Donc, je m’en tiens aux huîtres et je mange une salade quand je suis de retour à la maison.

Si je n’ai pas le choix et qu’il faut vraiment aller manger chez des amis, je les préviens que ce n’est pas la peine de préparer quelque chose pour moi. J’apporte mes aliments que je mangerai avec eux. C’est alors que je profite d’avoir une femme qui ne mange pas comme moi et qui joue le rôle d’intermédiaire.

Si j’en ai et que j’en ai envie, je commence par des avocats hass que je peux manger à la cuillère, ce qui ne choque personne, à part peut-être certains invités qui se demandent pourquoi ils n’ont pas de si jolis avocats en entrée. Comme mon sac est sous ma chaise, je peux discrètement remplacer la peau et le noyau par un deuxième avocat, puis répéter cette manœuvre une dizaine de fois si j’en ai envie. J’évite ainsi de disparaître derrière une montagne de noyaux et d’épluchures et de devoir subir un interrogatoire. Celui-ci est inévitable avant la fin du repas, mais au moins ça permet de temporiser.

Pour la suite, j’ai trois options. La plus sobre est d’arrêter mon repas à ce stade pour le continuer avec des légumes une fois à la maison. C’est ce que je fais régulièrement, si j’accompagne ma femme dans un restaurant qui ne sert pas d’huîtres ou si je n’en ai pas envie. La solution des avocats est donc une option satisfaisante après avoir demandé l’autorisation au restaurant qu’une seule personne commande un repas, l’autre ayant un régime spécial qu’il a emporté.

La deuxième option consiste à choisir un légume qui, pour tout le monde, peut se manger cru. J’exclus la salade à cause de ma façon de la manger, et en général je prépare l’équivalent d’un kilo de petits pois frais qu’il me suffit alors de verser dans mon assiette pour les manger avec une cuillère, histoire de faire comme les autres. Si quelqu’un trouve ça bizarre, il suffit que je lui en fasse goûter une bouchée pour qu’il se rende compte à quel point c’est sucré et agréable.

Inévitablement, c’est à ce stade que les questions commencent…

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