ACTION SUR LE CLIMAT

Avoir de la fièvre provoque toujours une inquiétude. Dans tous les esprits, cela confirme que l’on est bien malade et qu’il faut se soigner. Si c’est la COVID-19, on est même prêt à arrêter l’économie mondiale.

Notre planète est également fiévreuse, sa température augmente régulièrement depuis des années, mais pour la guérir, entre les climato-sceptiques, les défenseurs d’une économie de croissance et le faible pourcentage des partis politiques écologistes, il est très difficile de prendre des mesures efficaces.

Pourtant, même si nous avons tous pris conscience que les activités industrielles sont en train d’influer sur le réchauffement climatique, les gouvernements semblent bien impuissants car, même en réduisant les émissions de CO2 des pays développés, nous ne pourrons éviter l’augmentation de celles des pays émergents.

Donc, si les politiques n’arrivent pas à obtenir une baisse suffisante des émissions de CO2, chacun d’entre nous doit considérablement augmenter sa capacité à en absorber. En prenant un peu de recul, on peut comprendre que, depuis plusieurs millénaires, la symbiose entre l’homme et la nature a été rompue parce qu’il est passé d’une alimentation initialement fournie par les arbres, avec un régime principalement basé sur toutes les variétés de fruits, à une alimentation issue de l’agriculture et de l’élevage intensif qui détruit les forêts.

En effet, la culture et l’élevage sont les principaux facteurs de déforestation. En dix mille ans, la surface des forêts de France est passée de quarante-quatre à huit millions d’hectares et celle de la planète de six à deux milliards d’hectares. Or, les forêts représentent un considérable puits de carbone.

Mais il existe un moyen très efficace non seulement d’arrêter la déforestation, mais aussi de contribuer à un reboisement massif de toute la planète : se remettre à manger des fruits !

Aucune loi ne peut être aussi efficace que la demande économique. En effet, si chacun d’entre nous décidait de manger un vrai repas de fruits d’environ quatre kilos par jour, il faudrait replanter environ la moitié des forêts qu’on a détruites.

C’est facile à calculer : quatre kilos de fruits par jour est égal à mille quatre cent soixante kilos par an. En considérant que pour produire cette quantité on utilise la technique de la permaculture biologique pour recréer l’écosystème d’une véritable forêt en mélangeant les variétés entre elles, il faudrait replanter une petite forêt d’environ trois mille mètres carrés composée de quatre-vingts pour cent d’arbres fruitiers. Donc trois milliards d’habitants qui mangeraient quatre kilos de fruits par jour contribueraient à une reforestation d’environ un milliard d’hectares !

Il faut savoir que la production de toutes les activités humaines dépasse d’environ trois milliards de tonnes de CO2 par an la capacité d’absorption de notre écosystème. On évalue qu’un arbre absorbe environ trente kilos de CO2 par an, et qu’il y en a une centaine par hectare ; la replantation d’arbres fruitiers absorberait donc trois tonnes par hectare de CO2 par an. Donc, un seul milliard d’hectares d’arbres fruitiers replantés à la place des champs suffirait pour absorber le surplus de production de toutes les activités humaines. On pourrait alors parler d’une inversion de la tendance du réchauffement climatique dès la première année !

Et pour cela, il suffit qu’une personne sur deux fasse un repas de fruits par jour !

L’humanité tient là véritablement son sort dans son assiette. En consommant notre carburant d’origine, nous pouvons pousser l’économie à replanter les forêts qui ont été détruites par l’alimentation traditionnelle.

Une autre raison de nous intéresser à notre carburant d’origine est de regarder comment toutes les espèces vivent en symbiose dans la nature. Il existe un équilibre même entre les espèces vivantes qui se mangent entre elles. Par exemple, quand il y a beaucoup de girafes, les arbres produisent une substance toxique afin de les empêcher de manger trop de feuilles ou quand il n’y a pas assez de corail, le nombre d’espèces de poissons décline.

Il est donc important de redécouvrir l’espèce vivante avec laquelle nous sommes en symbiose depuis des millions d’années dans la nature : les arbres.

Ils nous apportent de l’oxygène, ce qui est le premier aliment dont nous avons besoin.
Ils absorbent le CO2 que nous expirons : ils mangent donc nos déchets, y compris le CO2 émis par notre industrie moderne.
Ils nous apportent l’eau, qui est notre deuxième aliment le plus important. Nous n’y pensons pas assez, mais la plupart des civilisations ancestrales ont disparu à cause de la sécheresse induite par la déforestation, car les forêts refroidissent les sols et provoquent les précipitations.
Ils nous apportent les fruits qui contiennent la plus large diversité de nutriments, des sucres rapides, des sucres lents, des lipides et des protéines. Sans compter toutes les vitamines…
Ils nous apportaient des refuges et des abris avant que nous construisions des maisons. Mais même aujourd’hui, ils nous protègent du soleil dans notre jardin.
En échange, nous faisons partie de leur cycle de reproduction en disséminant leurs graines. Mais nous avons inventé les fosses septiques et les poubelles, nous devons donc désormais penser à les replanter massivement.
De plus, il faut savoir que la plantation d’arbres fruitiers rapporte bien plus d’argent aux producteurs que l’équivalent en surface d’un champ de céréales ou de cannes. En effet, pour un même hectare on peut produire :

six tonnes de fruits bios à cinq cents euros la tonne qui rapporte trois mille Euros.

sept tonnes et demie de blé à deux cent cinquante euros la tonne qui rapporte mille huit cent soixante quinze Euros,

soixante tonnes de cannes à trente euros la tonne qui rapporte mille huit cent Euros.

La production de fruits augmente donc les bénéfices des producteurs car, une fois plantés, les arbres n’ont pas besoin d’être semés et labourés chaque année. Même si les champs et les rizières absorbent aussi du CO2, on ne peut pas parler de puits de carbone, comme pour les arbres qui continuent leur croissance pendant des centaines d’années. Le blé étant coupé chaque année, tout le CO2 qu’il a absorbé est alors réinjecté dans l’atmosphère.

Progressivement, la plupart des champs pourraient donc avantageusement laisser la place à de nouvelles forêts fruitières pour permettre un véritable essor économique partout dans le monde.

Voici une cause humanitaire qui peut simplement être défendue en mangeant plus de fruits exotiques qui offre aux pays pauvres une nouvelle richesse : leurs forêts tropicales. Ainsi, les fruits exotiques pourraient devenir une véritable matière première et une source de richesses, afin de rétablir un équilibre économique entre les pays tropicaux, souvent pauvres, et les pays occidentaux qui ont un vrai besoin de ces variétés de fruits qui ne poussent pas sous leurs latitudes.

Vous allez certainement me dire qu’il faut manger local pour éviter les transports polluants. Je vous répondrai qu’il est bien plus polluant de manger un repas cuit issu de l’industrie agro-alimentaire, même avec des produits locaux, que d’importer quelques fruits exotiques par bateau ou par avion.

Pour vous le démontrer, je vous propose de faire le bilan carbone d’un repas de fruits de quatre kilos. Pour être plus précis, nous allons voir la consommation totale sur dix jours, soit dix repas…

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