SUBSTANCES STIMULANTES

Pour pouvoir retrouver le plaisir de consommer notre carburant d’origine il est plus facile d’abandonner ses traditions culinaires que toutes les drogues auxquelles nous sommes dépendants.

En effet, il n’est pas nécessaire qu’une drogue soit dure pour nous rendre dépendants physiquement ou psychologiquement. Dès qu’une substance est modifiée chimiquement, dans le but de provoquer un effet, elle fonctionne comme une drogue, au sens large, induisant donc une certaine forme de dépendance. Parmi ces substances, on peut compter le thé, le café ou le chocolat. Je les appelle donc des « substances stimulantes ».

Imaginez ce que serait une vie sans une coupe de champagne pour fêter un événement, sans un verre de vin pour accompagner un bon repas, sans une cigarette si vous êtes fumeur, sans un petit joint pour les grandes occasions si vous fumez occasionnellement, sans café pour vous stimuler le matin ou sans chocolat à Noël ou à Pâques. Ne pensez-vous pas qu’une telle austérité vous plongerait dans une profonde dépression ?

Pourtant, ces substances stimulantes n’existent pas dans la nature, c’est la transformation chimique par le feu des substances naturelles qui les rendent stimulantes. Le cannabis ou le pavot ne créent pas d’hallucinations consommés crus, le raisin, la canne ou les pommes n’amènent pas à l’ivresse si on ne les fait pas macérer dans des cuves et les cigarettes ne provoquent pas les effets recherchés sans le feu pour les allumer.

Pourtant, la plupart des tribus primitives avaient déjà un « calumet de la paix », ce qui peut donc nous laisser supposer que ce genre de substances stimulantes est apparu en même temps que la maîtrise du feu par l’homme, il y a des centaines de milliers d’années. Pas étonnant que leur usage soit encore aujourd’hui un véritable problème de société.

Au lieu de vouloir vous faire renoncer à ces substances stimulantes sans contrepartie, je vous propose d’en découvrir une autre beaucoup plus intéressante. Imaginez que je détienne une substance qui pourrait vous faire un meilleur effet qu’aucune autre et qui resterait active pendant plusieurs heures, sans provoquer de dépendance ou d’effets secondaires, seriez-vous prêt à l’essayer ? Et si, pour obtenir les effets attendus, vous deviez renoncer à toutes les autres, sans aucune exception, seriez-vous toujours prêt à faire cet effort ?

Cette substance, c’est tout simplement l’ensemble des aliments qui font partie de notre carburant d’origine. Mais il vous faudra supprimer totalement les aliments dénaturés de votre alimentation afin d’augmenter votre sensibilité à ce carburant d’origine. Et, au bout de quelques semaines seulement, vous pourrez ressentir les premiers effets irradiants et euphorisants qui vous feront rapidement oublier tout ce que vous aviez connu auparavant en termes de bien-être général.

Une règle fondamentale de la nature est que la vie mange la vie. Lorsqu’on fait cuire les aliments, ils perdent leur énergie vitale, ils ne peuvent donc plus nous la transmettre, car ils sont morts. Ce qui explique les coups de barre après un repas cuit qu’on cherche à compenser par une substance stimulante comme l’alcool ou le café. Comme l’alimentation traditionnelle n’apporte aucune satisfaction de cette nature, il est tout à fait légitime de la rechercher dans d’autres substances. La seule erreur, c’est de choisir des substances qui ne provoquent qu’une stimulation artificielle éphémère au détriment de l’énergie vitale, nous privant ainsi du bien-être physique permanent.

Le thé et le café sont donc des substances qui ne donnent que l’illusion de stimuler notre corps. En réalité, c’est l’insatisfaction organique de laquelle on veut sortir qui nous pousse à consommer ces substances dont on finit par devenir esclave. On peut croire que l’on consomme ces substances par plaisir et convivialité, mais face au maigre succès des cigarettes sans nicotine et du café sans caféine, on peut sincèrement en douter.

Pour illustrer la différence entre l’effet engendré par une substance stimulante et ce qu’on ressent avec notre carburant d’origine, imaginez que vous êtes au volant d’une voiture de sport très puissante. Toutes les accélérations vous apportent du plaisir et la vitesse dans les virages vous rend euphorique. Ce sont ces sensations que l’on peut comparer aux effets irradiants et euphorisants engendrés par la présence d’énergie vitale issue de notre carburant d’origine.

Une drogue comporte toujours une substance (THC, nicotine, caféine…) dont le seul rôle est de stimuler le système nerveux en augmentant la réactivité à tous les signaux neurologiques. Il est donc possible de percevoir quelque chose plus intensément à cause de cette stimulation, alors que rien n’a changé en réalité. Vu que tous les signaux neurologiques sont traités par le cerveau, c’est comme si prendre une substance stimulante revenait à trafiquer une voiture de sport en la bridant à soixante kilomètres heure, mais en multipliant par quatre le compteur, le bruit du moteur et les vibrations du siège. Il suffira alors de s’élancer sur la route pour voir le compteur indiquer rapidement deux cent quarante kilomètres à l’heure au lieu de soixante, le siège va se mettre à vibrer et le moteur à hurler. Cela peut vraiment donner l’impression de rouler à cette vitesse folle, alors qu’en réalité on n’est qu’à soixante ! (Ah, si on pouvait brider de cette façon toutes les voitures, il y aurait moins d’excès de vitesse !)

Dans cet exemple, j’ai bridé la voiture pour symboliser le fait que l’absorption d’une substance stimulante se fait toujours au détriment de notre énergie vitale. C’est elle qui est la vraie puissance du corps à l’origine des sensations authentiques. À bord de cette voiture trafiquée, beaucoup de fausses sensations occupent l’esprit et nous passons à côté de la principale : à soixante kilomètres à l’heure, on ne ressent pas d’accélération et le trajet est vite lassant.

Les substances stimulantes fabriquent des sensations artificielles sans lien avec la réalité alors que notre carburant d’origine nous fait ressentir l’énergie vitale qui s’exprime en temps réel. Il est donc essentiel de bien comprendre le lien étroit entre le besoin de substances stimulantes et l’alimentation dénaturée, pour mieux savoir comment s’en défaire.

Alors, pour bien analyser les mécanismes qui régissent les aliments qu’on ingère, commençons par observer comment nous gérons l’air que nous respirons. Tout le monde sait que le principal aliment de l’être humain c’est l’oxygène. Il en passe bien plus dans nos poumons que d’aliments dans nos intestins. Pourtant, tous les fumeurs ont conclu qu’il était plus intéressant de respirer du gaz carbonique. Aspirer du gaz carbonique, c’est aspirer ce que le corps est censé rejeter, c’est un peu comme manger ce qui sort à l’autre bout de son tube digestif. Quelle est la véritable raison qui peut expliquer ce comportement ?

Il faut savoir qu’en plus de l’effet psychotrope de la nicotine, l’inhalation de la fumée diminue l’oxygène dans le sang qui est remplacé par le gaz carbonique issu de la combustion et provoque une asphyxie cellulaire. Cette situation pouvant conduire à la mort, chaque cellule menacée va envoyer un signal d’alerte stimulant la pensée qui doit rapidement trouver une stratégie pour survivre. À la suite de la découverte du blob, qui est un organisme unicellulaire très doué, et de l’intelligence cellulaire, nous pouvons imaginer que nos cellules sont poussées à être de plus en plus ingénieuses face à cette menace de mort.

Je vous propose de faire une expérience qui va vous permettre de comprendre ce processus. Bloquez votre respiration pendant dix secondes tout en continuant de lire. Vos poumons vont se charger de votre propre gaz carbonique (beaucoup moins nocif que celui de la cigarette) et vos cellules vont avoir peur et envoyer un signal d’alerte à votre cerveau. C’est ce principe qu’utilisent les pilotes de Formule 1 quand ils enchaînent une série de virages difficiles : ils restent en apnée pour les phases de concentration intense. C’est paradoxal, car le vrai carburant de notre cerveau, c’est l’oxygène. D’ailleurs, ne sentez-vous pas le bien que fait votre première respiration ?

Il est évident que les substances chimiques issues de la combustion jouent un rôle hallucinogène, pour le cannabis et le pavot, mais dans le cas du tabac, les substances chimiques, comme la nicotine, sont surtout à l’origine de la dépendance physique et d’une excitation générale du système nerveux. En résumé, le gaz carbonique fait peur aux cellules qui envoient un signal de détresse au cerveau, via le système nerveux, et les substances chimiques issues de la combustion l’amplifient provoquant cette « éclaircie au cerveau » tant recherchée.

On peut donc se demander si toutes les réflexions, inspirations ou discussions engendrées par cette fameuse « éclaircie au cerveau » ne sont pas un détournement de ce qu’il aurait fallu comprendre dès le départ : il faut éteindre immédiatement cette cigarette dont le gaz carbonique est en train de nous tuer !

Mais si vous avez besoin de quelque chose qui vous stimule, j’ai bien plus efficace et moins dangereux à vous proposer que la cigarette : la respiration !

Vous pensez que vous respirez déjà, mais en fait vous êtes bien en dessous des réels besoins de votre organisme quand vous êtes assis à lire ce livre. Sans le savoir, vous êtes en train de fumer votre propre gaz carbonique pour rechercher l’effet que je vous ai décrit ci-dessus. Voici donc un petit exercice que je vous propose de faire afin d’illustrer cette affirmation :

Asseyez-vous confortablement, si possible dans un fauteuil.
Faites dix profondes inspirations et expirations, à un rythme soutenu, en jouant sur les contractions de votre ventre pour amplifier les mouvements.
À la dixième respiration, inspirez pour remplir vos poumons, puis bloquez l’air pendant trois secondes.
Relâchez l’air tout doucement en observant une minute de silence pour prendre le temps de ressentir ce qui se passe dans votre tête et dans votre corps.
Si votre tête tourne un peu, c’est normal, l’alcool la fait tourner aussi. Si vous avez eu une éclaircie au cerveau, c’est normal, le tabac en produit aussi. Si vous sentez que votre corps se revitalise, c’est normal, mais aucune drogue ne permettra de ressentir cette énergie, car elle est issue de la combustion de votre véritable carburant : l’oxygène.

L’accroissement en énergie accumulée par cet exercice de respiration vous permet de vous approcher pendant quelques secondes du bien-être physique que l’on ressent après quelques semaines avec notre carburant d’origine.

Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite vraiment à prendre quelques minutes pour faire l’expérience de la respiration. Si vous avez un léger mal de tête, mal au ventre ou un autre symptôme mineur, je pense que cet exercice peut vous soulager. En le répétant plusieurs fois, vous devriez sentir que votre corps utilise ce surplus d’énergie pour exercer son pouvoir d’auto-guérison sur la partie affaiblie. C’est lors de la dernière lente expiration que vous pourrez observer ce processus s’opérer dans votre corps. Soyez attentif !

Le but n’est pas de soigner quoi que ce soit avec cette méthode, même si ça peut faire disparaître un léger mal de tête, mais seulement de prendre conscience que l’oxygène apporte plus de bien-être et plus d’effets euphorisants que le gaz carbonique. Et, par extrapolation, vous pourrez mieux comprendre pourquoi les aliments crus peuvent vous apporter plus de bien-être et d’effets que les aliments cuits.

J’ai fait une expérience, à l’époque où j’étais encore étudiant…

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