LA SELECTION DE NOTRE CARBURANT

La définition de notre carburant d’origine vue dans le chapitre précédent est un premier pas nécessaire mais pas suffisant pour retrouver le fonctionnement d’origine de notre corps que j’ai décrit par la présence des effets irradiants et euphorisants des aliments pendant la digestion.

Tout ce qui va être expliqué dans ce chapitre a pour objectif d’expliquer comment sélectionner les aliments qui conduisent à ressentir ces effets en considérant qu’ils sont la récompense pour avoir comblé un véritable besoin alimentaire.

Contrairement à une voiture ou à certains animaux, qui consomment toujours le même carburant, comme l’herbe pour les vaches, notre carburant d’origine se décline dans une multitude d’aliments qu’il va donc falloir sélectionner, faute de tout pouvoir manger en même temps.

De la même façon qu’il a été possible de reconstituer notre carburant d’origine en partant du principe que c’était celui qui existait à la date d’apparition des mammifères, qui remonte à soixante-cinq millions d’années, ou plus précisément à la période ou l’évolution de notre branche a fait que nous avons commencé à ressembler à des primates, on peut se faire une première idée de la façon avec laquelle on peut sélectionner notre carburant, car nous avons la chance de pouvoir observer des primates dans leur milieu naturel. À partir de ces observations, on peut donc établir un certain nombre de règles de bon sens qui vont évidemment aller à l’opposé de toutes les habitudes alimentaires traditionnelles de l’homme moderne et civilisé.

En ce qui me concerne, je considère que nous sommes arrivés à un stade de notre évolution où l’humanité commence à comprendre que tout ce qu’elle a inventé n’est pas forcément bon. Actuellement, nous pouvons tous nous rendre compte de l’impact négatif que nos habitudes alimentaires causent sur notre environnement : déforestation, pollution des sols et des aliments, baisse de la pluviométrie, perte de la biodiversité…

Nous utilisons l’expression « Manger c’est voter » sans savoir ce qui ne va pas dans notre façon de manger. Nous achetons local ou bio, mais les aliments finissent toujours dans la casserole dans laquelle le produit bio subit encore plus de réactions chimiques que s’il avait été traité.

Grâce à symbioplanet.com, il sera possible d’aller au bout de ce raisonnement, en se demandant comment notre alimentation peut nous permettre de revivre en symbiose avec notre environnement, sans pour autant renier les acquis de notre civilisation moderne.

En effet, observer comment les primates sélectionnent leur carburant ne signifie pas qu’il faut vivre comme eux. Il s’agit simplement de rebrancher notre organisme vivant, à savoir notre corps humain, avec ce qui le relie à son environnement naturel d’origine : les forêts.

Cuire des pâtes dans une casserole produit du CO2 et encourage la déforestation puisqu’il faut produire du blé alors que manger des mangues ou des durians, comme les primates, préserve et reconstitue cet environnement dont nous sommes dépendants.

Il est donc tout à fait possible de vivre une vie moderne tout à fait civilisée en mettant sur notre table en verre et dans nos assiettes en porcelaine des aliments issus de notre carburant d’origine . Pour cela, il faut s’inspirer de la façon avec laquelle nous sélectionnions nos aliments à l’époque, en observant ce que font les primates.

Mais ce n’est pas le seul objectif. Remettre de l’ordre dans le macrocosme remettra aussi de l’ordre dans le microcosme. Tout l’intérêt est de retrouver le fonctionnement d’origine de notre corps. La présence des effets irradiants et euphorisants après un repas avec notre carburant d’origine sera donc l’indicateur que nous avons réussi à faire une sélection correcte.

Les quelques règles qui vont suivre ne doivent donc par être prises comme une idéologie mais comme un guide pour sélectionner notre carburant d’une façon très différente de celle dont nous avons l’habitude avec l’alimentation traditionnelle.

Si je peux me permettre de faire un parallèle pour illustrer la différence fondamentale qu’il va falloir comprendre pour réussir une bonne sélection de notre carburant, je dirais que jusqu’à présent tout le monde croyait que manger ne devait procurer que du plaisir gustatif, sans savoir comment obtenir les effets irradiants et euphorisants, de la même façon que certains se contentent du plaisir sexuel sans connaître d’orgasmes.

Ce que je trouve le plus extraordinaire, c’est qu’il n’est même pas nécessaire d’y croire. J’espère seulement avoir éveillé en vous un peu de curiosité afin de vous permettre de découvrir tout cela comme un véritable voyage au centre de votre corps qui a le pouvoir de vous donner ce plaisir en récompense d’une vie en symbiose sur cette planète.

Ne sélectionner que notre carburant d’origine
Si on donne à un enfant le choix de manger une pomme ou un bonbon, il y a de fortes chances qu’il choisisse ce dernier vu qu’il lui apportera une plus grande satisfaction gustative, même si on lui explique que l’un est bon pour la santé et que l’autre peut causer des caries.

De la même façon que l’on réussit souvent à abandonner la consommation des bonbons à l’âge adulte, après avoir découvert notre carburant d’origine, je propose de faire un travail identique avec tous les produits de l’alimentation traditionnelle dont le goût attractif a été créé en utilisant la cuisson et les mélanges d’aliments qui ne correspondent pas forcément à nos véritables besoins.

En effet, si on observe les primates, même s’ils n’ont pas l’intelligence pour cuisiner, ils réussissent tout de même à sélectionner les aliments qui correspondent à leurs besoins juste par l’odorat et sans aucun diététicien pour les conseiller. On peut donc en conclure qu’il existe un lien direct entre le plaisir gustatif de consommer un aliment qui fait partie de notre carburant d’origine et les besoins de notre organisme, car dans la nature un aliment est attirant au goût et à l’odeur uniquement parce qu’il contient les nutriments que notre corps réclame, alors que la cuisine cherche à rendre bon tous les aliments, même ceux dont notre corps n’a pas forcément besoin.

Il est donc impossible de sélectionner notre carburant sur la base du plaisir en dehors de notre carburant d’origine sans finir par ne manger que des gâteaux, du chocolat, des chips, des glaces, des sandwiches ou des pâtes. Bref, tout sauf les fruits et les légumes !

Ne sélectionner qu’un aliment à la fois
Cette règle est appliquée par tous les êtres vivants de la terre. Un lion ne va pas mettre de sel sur sa gazelle, une vache ne va pas mettre de vinaigrette sur son herbe et un singe ne va pas faire une salade de fruits !

Si on applique cette règle aux aliments cuits, il est possible de se rendre compte qu’ils ne sont pas si attirants que ça pris séparément. Il suffit de faire l’expérience de manger un steak sans sel, sans poivre, sans frites et sans pain ou une pomme de terre cuite à l’eau sans sel ou sans beurre pour être très vite déçu. Cela nous démontre que cuire les aliments leur fait perdre leur saveur puisqu’elle est partie en fumée ou dans l’eau de cuisson, ce qui nous condamne à les assaisonner et à les mélanger pour créer une saveur artificielle. En observant le déroulement d’un repas traditionnel, combien d’ingrédients est-on obligé de mettre en même temps dans la bouche pour obtenir une satisfaction gustative ? Pourquoi a-t-on tendance à mettre dans une même bouchée du poulet, des frites et du pain ? Cela signifie peut-être que même le sel et le poivre ne sont pas suffisants.

En tout cas, c’est bien la bouchée unique qui nous renseigne sur le réel intérêt gustatif d’un aliment, surtout si on prend le temps d’analyser sa saveur avant d’avaler.

On peut aussi faire l’expérience avec deux bananes : en mangeant la première crue et en gardant chaque bouchée au moins trente secondes avant de l’avaler, on peut découvrir que la saveur devient de plus en plus intense. Ensuite, il faut faire frire la deuxième banane dans une poêle et la manger sans aucun assaisonnement, juste pour voir comment évolue une bouchée de cette banane frite. Même si au début elle peut paraître fascinante, elle finira par décevoir, si on attend quelques secondes avant de l’avaler (ou de la recracher !).

La sélection de notre carburant fonctionne un peu comme le tri postal : il faut d’abord reconnaître la lettre avant de savoir ce qu’on doit en faire. Si l’adresse est illisible, la lettre ne peut être traitée correctement, de la même façon que l’aliment qui ne fait pas partie de notre carburant d’origine ne permet plus la sélection de notre carburant en fonction de nos réels besoins.

Cette aptitude à faire la sélection de notre carburant, c’est le sixième sens qui permet à toutes les espèces vivantes de survivre dans la nature. La cuisine a masqué son fonctionnement, un peu comme si on nous avait bandé les yeux. Il suffit de redonner à notre organisme les aliments pour lesquels il a été conçu pour y voir à nouveau plus clair.

Contrairement à tous les livres qui traitent de la nutrition, il n’y a aucune recette de cuisine à la fin de ce chapitre, car aucun nutritionniste ne peut faire la sélection de notre carburant en fonction de nos besoins en temps réel. C’est un compromis permanent entre l’offre et la demande. Plus notre corps a besoin d’une substance, plus les aliments qui la contiennent deviennent attirants, et inversement.

Ne pas changer la consistance d’un aliment
La sélection de notre carburant ne peut pas se faire avec un jus ou une compote. Même s’ils sont faits d’un seul aliment, préparé soi-même et consommé dans la minute. La raison est simple à comprendre : il y a dans chaque aliment un mélange de nutriments désirables et indésirables ainsi que des fibres, des acides ou même des substances carrément nuisibles au-dessus d’une certaine dose, extraire le jus d’un aliment revient donc à le consommer dépourvu d’une partie des substances repoussantes qui pourraient empêcher une surdose. Il est d’ailleurs arrivé que certaines personnes meurent d’excès de carotène après avoir fait une cure de jus de carottes à trop haute dose. De plus, les jus nous privent de certains nutriments ou fibres dont notre corps peut avoir besoin. À tout cela, il faut aussi ajouter le fait qu’il y a oxydation de toutes les membranes cellulaires dès qu’elles sont ainsi broyées, ce qui transforme un aliment intègre en une nouvelle substance qui n’a plus du tout les mêmes propriétés.

Il suffit de laisser un verre de jus quelques heures sur une table pour que commence son processus de décomposition, alors qu’un fruit aurait continué à mûrir, un radis aurait fait pousser ses racines et un chou-rave ses feuilles. Cela signifie bien que ces aliments sont morts. Leur énergie vitale a été transmise au mixeur qui les a mis à mort, alors que la règle fondamentale dans la nature c’est que la vie mange la vie, c’est donc dans notre bouche et sous nos dents que ce processus doit avoir lieu.

Donc, à mon avis, la raison principale pour laquelle il est très important de conserver la consistance des aliments, c’est parce qu’il y a une transmission directe de l’énergie vitale de l’aliment encore vivant au moment de le consommer.

Sélectionner en fonction de nos besoins
Cette approche bouleverse les certitudes que l’on peut avoir concernant les aliments que l’on pense aimer et surtout ceux que l’on pense ne pas aimer ! En consommant notre carburant d’origine, nous passons d’une alimentation surchargée en féculents, protéines et matières grasses à une alimentation qui se compose d’une majorité de fruits frais. Nos besoins changent donc aussi radicalement que le nouveau contenu de notre tube digestif. De ce fait, il est tout à fait probable que certains aliments qu’on n’aimait pas du tout deviennent très attirants et délicieux.

Pour illustrer ces variations, je vais prendre l’exemple d’un avocat. En temps normal, ce fruit est consommé avec de la vinaigrette, faute de pouvoir lui trouver une saveur intéressante lorsque l’organisme est déjà saturé en graisses et en protéines souvent consommées en excès dans l’alimentation traditionnelle. L’avocat étant composé de matières grasses naturelles, celles-ci ne peuvent être attirantes qu’en cas de réel besoin pour éviter la surcharge, sinon leur saveur est proche de zéro.

Pour mieux comprendre les interactions en temps réel entre les besoins de chacun des nutriments, ceux qui sont offerts par l’aliment et la quantité de plaisir gustatif qui en résulte, je vous propose de découvrir la formule qui les relie et un graphique pour l’illustrer à partir des variables suivantes :

L’aliment
L’aliment, qui dans cet exemple est un avocat, a été schématisé par ses dix principaux nutriments. Leur proportion est tirée des tableaux officiels de composition des aliments.

Ce spectre est quand même une variable qui dépend de la qualité de l’aliment, de sa fraîcheur, de son degré de maturité, de sa température de stockage et celle au moment de sa consommation.

Nos besoins

On pourrait décrire nos besoins par la quantité réclamée par notre corps de chacun des nutriments à un instant T. Faisons l’hypothèse que ces besoins en protéines, lipides et glucides sont quasi nuls après un repas traditionnel, dans ce cas il ne reste que l’attrait pour les vitamines et les sels minéraux en mangeant cet avocat sans assaisonnement.

Le plaisir gustatif
Si la quantité réclamée de chaque nutriment présent dans un aliment est nulle, il ne provoquera pas de plaisir et ne sera donc pas sélectionné. Le plaisir maximum est obtenu avec les aliments qui contiennent la plus grande quantité de nutriments réclamés par le corps. Ce plaisir est à son maximum dès la première bouchée et décroît légèrement pour finir par disparaître lorsque la quantité réclamée a été atteinte.
Voici donc la formule pour définir le plaisir gustatif que l’on obtient pour chaque nutriment d’un aliment :

                2                     Quantité offerte par l’aliment                   Quantité réclamée par le corps      

Plaisir = *

       Contenance maxi. dans un aliment                  Besoin maximum du corps

La quantité de nutriments offerte par l’aliment
Pour l’avocat, on sait que ce n’est pas l’aliment qui contient le plus de vitamines C, mais il en contient quand même un petit peu (quatre milligrammes pour cent grammes). L’aliment qui en contient le plus est le cassis avec deux cents milligrammes pour cent grammes. Par conséquent, en mangeant un avocat, le plaisir que ce nutriment peut procurer ne représente que quatre pour cent, et même en cas de grand besoin de vitamine C, le plaisir de manger cet aliment, qui en contient très peu, est très faible.

La quantité de nutriments réclamés par le corps
Pour la vitamine C, on prend pour hypothèse que le corps en a besoin de quatre-vingt-dix milligrammes, alors que son besoin maximum est estimé à cent dix milligrammes par jour par les nutritionnistes. Cela signifie qu’il n’en reste que dix-neuf pour cent en stock et la présence de ce nutriment déclenche un plaisir gustatif d’une intensité de quatre-vingt-un pour cent, quel que soit l’aliment qui en contient.

C’est en général la configuration d’une personne qui mange peu de fruits.

Donc, pour sélectionner notre carburant, il suffit de consommer les aliments les plus attirants pour tomber automatiquement sur ceux qui contiennent la plus grande quantité et variété de nutriments réclamés par le corps.

Application de la formule du plaisir

                                                                                2             4       90

Plaisir engendré par la vitamine C d’un avocat = * = 13 %

                                                                                           200             110

En appliquant cette formule du plaisir alliant les quantités réclamées par le corps et les quantités offertes par l’avocat pour ce nutriment, on se rend compte qu’il n’est que de treize pour cent.

Il est intéressant de noter que pour satisfaire le besoin de quatre-vingt-dix milligrammes de vitamines C, sachant que l’avocat n’en contient que quatre milligrammes pour cent grammes, il faudrait manger : 90/40 = 2,25 kilos d’avocat, ce qui est peu probable. Quelqu’un déjà saturé en graisse sera déjà très content de réussir à en manger un.

Il serait donc plus logique de sélectionner un autre aliment pour satisfaire ce besoin, comme l’orange qui contient soixante milligrammes de vitamines C pour cent grammes, soit quinze fois plus.
2 60 90

Plaisir engendré par la vitamine C d’une orange = * = 50 %

                                                                                 200   110  

Dans ce cas, ce besoin sera comblé au bout de cent cinquante grammes d’oranges, qui est une quantité tout à fait accessible à quelqu’un qui mange des repas traditionnels.

L’aliment qui contient le plus de vitamines C étant le cassis, en appliquant la formule du plaisir qu’elle procure on obtient quatre-vingt-dix pour cent, mais ce n’est pas forcément ce fruit qu’on sélectionne, car on n’en trouve pas tous les jours et, de plus, il y a bien d’autres nutriments à prendre en compte pour obtenir le niveau de plaisir total.

Revenons donc à l’avocat pour représenter l’influence de l’ensemble des nutriments dans le plaisir gustatif. Je n’ai pas représenté l’influence du besoin en calories, qui est le premier besoin du corps, à savoir notre approvisionnement énergétique. C’est ce qu’on appelle « la faim », mais je reviendrai sur la compréhension de cette notion différente d’une simple sensation désagréable de creux à l’estomac qu’un peu d’eau suffit à faire disparaître.

À partir de l’observation d’animaux sauvages, ou même de chats, nous pouvons constater qu’ils ne mangent pas de nourriture dont ils n’ont pas envie, même s’ils ont très faim. Donc, le besoin en calories n’a pas d’influence sur la quantité de plaisir ressenti. Il s’agit bien de faire une sélection correcte de notre carburant d’origine , ce qui donne le tableau qui suit :…

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