POURQUOI CONSOMMER NOTRE CARBURANT D’ORIGINE

Avant de savoir pourquoi consommer notre carburant d’origine , il semble intéressant de se demander pourquoi nous consommons l’alimentation traditionnelle.

En 1826, Brillat-Savarin a proclamé : « Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es. » Il est donc possible de savoir à quel groupe d’individus nous appartenons en observant nos habitudes alimentaires que l’on peut classer de la façon suivante :

L’emplacement géographique. En fonction des aliments disponibles et des populations, on trouve des constantes dans l’alimentation qui sont très différentes d’un pays à l’autre et qui font qu’on peut savoir, par exemple, d’où vient une personne qui mange du riz avec des baguettes.

L’appartenance ethnique. Au fil du temps les populations ont migré en emportant leurs habitudes alimentaires, c’est pour ça que l’on peut trouver des durians dans toutes les communautés asiatiques ou des safous dans toutes les communautés africaines.

La famille. Les premières influences alimentaires de notre vie sont apportées par nos parents qui peuvent nous donner le bon ou le mauvais exemple. En effet, nous savons désormais que seulement cinq pour cent de l’obésité sont héréditaires, donc quatre-vingt-quinze pour cent sont la conséquence de la transmission de mauvaises habitudes alimentaires aux enfants.

Les amis. Nous les rencontrons souvent au cours des repas, ce qui créé un lien. Il y a donc une véritable influence mutuelle sur nos habitudes alimentaires, parfois même interculturelles.

La religion.

  1. Le judaïsme a des règles alimentaires, ou « cacherout», qui distinguent les animaux consommables, les mammifères ruminants ayant le sabot fendu, les poissons avec des nageoires et des écailles ou les volailles de ceux qui ne le sont pas, comme le porc, le lapin ou les prédateurs. L’abattage doit se faire sans étourdissement et l’animal doit être saigné à vif. La viande cacher doit être sans nerf sciatique et exsangue, ce qui suppose un traitement par le sel pour absorber le peu de sang qui reste dans la chair si elle n’est pas destinée à être grillée. Il est interdit de consommer les graisses péri-viscérales, ce qui supprime de nombreux plats préparés et aliments industriels. Il est également interdit de consommer, dans un même repas, un produit carné et un produit laitier.
  2. Le christianisme prévoit le Carême, soit les quarante jours précédant Pâques, sans manger de viande, d’œufs, de laitages et sans manger entre les repas, ou sans fumer et sans boire d’alcool. Deux jours de jeûne doivent être respectés le mercredi des Cendres et le Vendredi saint. Par ailleurs, l’Église recommande du poisson le vendredi, toute l’année.
  3. L’islam a des interdits alimentaires, concernant la viande, identiques aux règles judaïques, mais moins contraignantes. Le porc est interdit et les autres animaux doivent être égorgés et saignés à vif pour être halal. De plus, il est défendu de boire de l’alcool. Le Ramadan impose un jeûne de deux heures avant le lever du soleil jusqu’à son coucher, pour toutes les personnes en capacité de le faire, tous les neuvièmes mois du calendrier musulman.
  4. Le bouddhisme a très souvent des adeptes végétariens ou végétaliens, qui excluent aussi le lait et les œufs. Certains hindouistes ne refusent que le porc et les bovins, d’autres excluent volailles et œufs, d’autres encore vont jusqu’à refuser tout aliment pouvant avoir une couleur évoquant le sang : tomates, betteraves, lentilles…

La santé. C’est le motif qui produit le plus de restrictions alimentaires, allant du jeûne absolu à la suppression de certains aliments, comme le sucre pour les diabétiques ou le sel pour les hypertendus. Les gouvernements font également des recommandations, comme le fait de manger cinq fruits et légumes par jour, et des campagnes de sensibilisation contre le tabagisme ou l’alcoolisme.

L’âge. Il est malheureusement très rare de voir les jeunes s’intéresser à leur santé. Ayant un père qui était végétarien et très porté sur la sobriété bouddhiste, j’étais certainement le seul enfant de dix ans à avoir lu la plupart des ouvrages qui traitaient de nutrition. Donc, à moins d’avoir été bien influencé dans son enfance, on ne s’intéresse à son alimentation qu’à un âge où le corps commence à présenter des signes de faiblesse qu’on cherche alors à compenser avec toutes sortes de restrictions.

Les régimes. Le surpoids étant un véritable problème de société, toutes sortes de régimes restrictifs existent pour perdre du poids qui peuvent pour certains très bien fonctionner jusqu’au jour où le régime s’arrête…

Le budget. Comme par hasard, ce sont les pays les plus riches qui souffrent le plus des problèmes de surpoids et de ses conséquences. La restriction par le budget a donc des vertus sur ce problème, mais on ne peut pas dire que les familles modestes ont une meilleure santé pour autant, surtout si le budget ne permet pas la consommation quotidienne de fruits et de légumes frais.

L’éthique. De nos jours, on voit arriver le commerce équitable et la volonté d’acheter au juste prix aux producteurs, on fait aussi des lois contre la souffrance animale…

À ce sujet, plus que le végétarisme ou le végétalisme, le véganisme proscrit la consommation de tout ce qui vient des animaux, y compris le miel, et milite pour le respect de la vie animale sous toutes ses formes en s’opposant à la domestication, à l’équitation et au fait de porter du cuir…

L’écologie. Depuis la prise de conscience du réchauffement climatique sur notre mode de vie, des mouvements écologistes sont nés. Et c’est désormais une tendance que de vouloir consommer local pour éviter la pollution provoquée par le transport des aliments.

De plus en plus de gens se tournent vers les aliments bios après avoir pris conscience de l’impact des pesticides sur l’environnement, sur la contamination des nappes phréatiques et sur la perturbation endocrinienne.

Pour résumer cette liste, j’ai relevé deux tendances qui influencent l’alimentation traditionnelle :

Les influences permissives : l’emplacement géographique, l’appartenance ethnique, la famille et les amis déterminent ce que l’on trouve normal de manger, simplement pour garder les liens sociaux, familiaux et amicaux.

Les influences restrictives : la religion, la santé, l’âge, les régimes, le budget, l’éthique et l’écologie imposent tous des restrictions alimentaires servant leur cause. Il est intéressant de constater que toutes ces influences ont une restriction en commun : les protéines animales.

L’alimentation traditionnelle consiste donc à créer des saveurs artificielles avec la cuisson, les mélanges et les condiments pour obtenir du plaisir gustatif en fonction de notre culture, de notre famille et de nos amis, sans se préoccuper des réels besoins de notre corps.

Pour compenser cette liberté et rétablir l’équilibre, il existe toutes les restrictions que je viens de citer et qui sont plus ou moins bien respectées. Le comportement alimentaire est donc le reflet de notre personnalité, plus exactement de notre capacité à suivre une autodiscipline. C’est ce qui explique pourquoi il est difficile d’adopter le régime d’un bouddhiste zen sans être soi-même déjà un peu zen aussi.

Il y a une tellement grande différence entre l’alimentation traditionnelle et la consommation de notre carburant d’origine qu’il est important de bien comprendre pourquoi on s’en écarte pour ne jamais avoir la sensation de renoncer à quelque chose qu’on aimait manger. Mais tout le monde ne part pas du même point : le bouddhiste zen a déjà renoncé à beaucoup d’aliments contraires à sa volonté religieuse.

La consommation de notre carburant d’origine n’est pas une démarche religieuse pour autant, c’est simplement le fait d’avoir un état d’esprit en parfaite concordance avec nos choix alimentaires. Donc, si l’on consomme notre carburant d’origine sans avoir assimilé toutes les implications d’une telle démarche alimentaire, on risque d’être tenté au bout de quelques semaines ou quelques mois, ce qui est bien plus court que le temps qu’il faut pour acquérir le bon état d’esprit.

C’est pour cette raison je propose d’aborder la question progressivement, étape par étape, chacune correspondant à une prise de conscience spécifique conduisant naturellement à envisager la suivante, et ainsi de suite, jusqu’à la consommation de notre carburant d’origine.

En effet, ces étapes ont pour objectif de nous faire vivre toutes les expériences physiques et intellectuelles nécessaires à une remise en question de l’alimentation traditionnelle après avoir pu goûter un échantillon de notre carburant d’origine pour permettre d’avoir par soi-même une prise de conscience durable des avantages de sa consommation sans remords, sans regrets et, par conséquent, sans tentations.

C’est donc en fonction de l’état d’esprit de chacun que je propose une liste de raisons expliquant pourquoi consommer notre carburant d’origine, qui deviennent un objectif…

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